L’ONG de tourisme solidaire a conduit Colette et Henri au village d’accueil « Jean Viars » où ils étaient logés dans une case.
Un beau matin Colette a appris que le groupe local de femmes spécialistes des peintures murales était commandé pour refaire un mur du village. Le dialogue a été engagé avec ses femmes et Colette s’est vue invitée dans une cour où elle a été initiée à la peinture murale réservée aux femmes en pays Kassena.
La première étape consiste à confectionner la sous-couche de préparation du mur : terre tamisée, bouse de vache et eau.
Il faut ensuite étaler cet enduit avec les mains pour le lisser.
Ensuite vient la couche de peinture à l’ancienne. Les femmes appliquent un enduit de quelques centimètres d’épaisseur constitué de terre argileuse mélangée à de l’eau de cuisson de cosses de néré. L’enduit ainsi obtenu est de couleur brun-rouge, collant et poisseux.
Il faut ensuite éclaircir certaines parties puis lisser avec la pierre.
Les femmes tracent alors sur ce fond des motifs noirs ou blancs. Le noir est obtenu en délayant dans de l’eau un caillou noir pulvérisé (généralement le graphite). Le blanc résulte du simple frottement d’un caillou blanc (silicate de magnésium : le talc). La dernière opération consiste à passer un vernis naturel protecteur à base de l’eau de décoction des cosses de néré.
L’ambiance était très gaie : les femmes étanchaient leur soif en buvant des bières locales. Les voisines ne voulaient pas manquer le spectacle mais la femme kassena n’est pas libre de rester sans rien faire. Tout en regardant une femme crochetait un chapeau avec des lanières découpées dans les sachets plastiques.
Voilà Colettte riche de souvenirs indélébiles……
Colette et Henri ont visité le petit village de Songo situé près de la ville de Pô dans le sud du pays.
« Nous avons été reçus par le roi après une attente devant l’entrée du palais où les sages jugeaient une mésentente de voisinage. »
Devant l’entrée se trouve une bute appelée le « Pourrou » qui est un lieu sacré dans les villages Kassena. A l’intérieur sont enterrés les placentas des enfants nés dans la cour du chef, le « Pourrou » atteste de l’ancienneté de la cour royale et de l’importance de la famille du chef. Le figuier rouge qui se trouve devant la cour royale atteste également de la puissance de la chefferie de Songo.
Les pierres sacrées à côté du figuier sont réservées aux « princes » ou aux habitants de la cour royale. Il est interdit à toute autre personne de toucher ces pierres et de s’y asseoir. Aux alentours, d’autres pierres sont réservées pour les notables du village ou les étrangers. C’est au sommet du « Pourrou » que « celui qui tape le tambour » annonce les nouvelles aux habitants du village.
« C’est là que le Roi, coiffé d’un haut chapeau rouge, nous reçoit entouré de son protocole (4 hommes). Cinq minutes impressionnantes de silence, puis le Roi s’adresse à nous par l’intermédiaire du protocole et de notre guide. Il nous souhaite une longue vie pour nous et notre famille en France et la bénédiction de tous leurs ancêtres. »
A l’intérieur de la Cour Royale
En traversant les villages sur leur parcours, Henri et Colette ont également cherché à rencontrer les associations qui participent au développement local. Les connaissances et expériences recueillies lors de leurs rencontres présentent un intérêt certain pour ZOODO.
Ils ont échangé avec des femmes organisées en coopératives maraîchères (tomates, concombres, choux, piments) autour de trois puits.
Plus loin dans un petit village, ils ont rencontré des femmes réunies dans une coopérative maraîchère soutenue par l’ONG de voyages solidaires qui s’occupait de leur séjour. Les femmes étaient fières de montrer les débuts du forage des deux puits qu’elles arrivaient à financer grâce à leurs efforts conjugués. Eau combien précieuse … qui permettra prochainement aux familles du village de compléter leur repas quotidien et de s’enrichir un peu dans les marchés du voisinage.
Tags: Visite en pays Kassena
Colette et Henri avaient réservé un séjour auprès d’une ONG qui pratique le tourisme solidaire. Ainsi, avant de nous retrouver le 27 janvier, ils ont fait tout un parcours puissamment intéressant au Burkina.
Tiébélé est une commune de 17 500 habitants située près de Pô, à 200 km au sud de Ouagadougou, dans la province du Nahouri.
« La vie des 400 personnes de la Cour Royale témoigne des traditions du peuple kassena et de l’organisation de la chefferie.
Vue de la terrasse : les « droa », petites cases rondes au toit de chaume sont pour les célibataires.
Les peintures sont faites tous les deux ans par les femmes en 3 couleurs : le noir, de la pierre volcanique, le rouge brun, de la terre, le blanc, du calcaire.
L’escalier permettant l’accès à la terrasse est taillé dans un tronc d’arbre.
Les « mangalo » maisons rectangulaires sont celles des jeunes mariés.
Les cases en forme de huit sont habitées par les personnes âgées. Ce sont les maisons-mères qui abritent l’esprit des ancêtres « dinian ».
L’entrée garantit la protection : autrefois les Kassena étaient souvent attaqués, et l’entrée des maisons rondes est très basse, d’environ 50 cm. Avant d’entrer dans la chambre principale, il faut surmonter un mur de 50 cm qui se trouve immédiatement derrière l’entrée. Il permettait au guerrier Kassena de repousser l’envahisseur mais aussi les bêtes sauvages…
Les constructions sont réalisées en matériaux locaux : terre, bois et paille.
La terre mélangée avec des fibres (écorces de certains arbres) et de la bouse de vache permet de façonner les surfaces avant de peindre.
Les poteries sont signes de richesse ».
Dans chaque maison on trouve une pierre à concasser les céréales.
Merci Colette pour cette visite guidée et tes commentaires détaillés !
Mais parlons d’un autre sujet plus important encore à nos yeux. Nous savons que vous avez reçu des Burkinabès, le témoignage de la qualité de votre chaleur amicale, de votre profond intérêt et de l’attention que vous portez à chacune des personnes rencontrées ici et là.
Tags: Cour royale de Tiébélé
Au détour d’un mail, nous voilà sollicités par l’association de grand-mères du village de Zongo que nous soutenons. Elles sortent de leur réserve habituelle et nous lancent un appel pressant.
Leur communauté subsiste grâce à la fabrique de l’épice soumbala, utilisée comme des petits blocs de Maggi dans la cuisine locale.
« Bonsoir chers partenaires,
Nous sommes heureux de vous écrire pour vous donner les nouvelles des grands mères de l’ABFAV à ZONGO qui vont toutes bien et vous saluent. Hier nous avons répondu à un appel du bureau exécutif de l’ABFAV et c’était pour rechercher des solutions pour accompagner l’activité de production du soumbala qui est en panne grâce au prix cher de la matière première.
Dans ces derniers jours, la matière première est devenue de plus en plus chère et nous nécessitons urgemment un besoin d’appui pour l’achat de la matière première pour permettre la bonne continuité de l’activité.
L’Association dispose de matériel de production grâce aux dons des partenaires locaux et de Zoodo France. Nous avons l’honneur de vous présenter une requête ainsi qu’à la marraine de l’association, Natacha, pour une recherche de ressources en faveur de l’ABFAV pour mener à bien leur activité de production de soumbala.
Nous avons evalué un besoin de 2 sacs de 100 kg de graines de néré à 80 000 fcfa le sac soit 160 000 fcfa les deux (243 €).
Nous nous engageons à un suivi de très près pour la bonne marche de l’activité.
Le Bureau de ABFAV a le regret de vous annoncer le décès de leur membre adhérente SAWADOGO Marie âgée de plus de 70 ans suite à une courte maladie.
Dans l’attende d’une suite favorable, veuillez agréer nos sentiments distingués.
Mme KABRE Goama, Présidente de l’ABFAV, vous embrasse fort.
SAWADOGO Antoine
Conseiller technique auprès de l’ABFAV »
Natacha Kouman, qui est marraine de l’association depuis 2008, est d’origine burkinabée, elle vit en France. Simple employée, elle participera à l’achat des sacs de graines de néré mais ne pourra pas leur offrir cette somme et elle se joint à nous pour vous demander votre soutien.
Nous sommes très sollicités par la misère généralisée qui sévit à Zongo. Concernant l’ABFAV nous avons promis notre soutien à ces femmes pour certaines bannies de leurs villages pour sorcellerie et abandonnées de leurs familles. Toutes cependant sont veuves ou délaissées et sans autre ressource que le fruit de ce modeste travail collectif.
Comprenons-nous bien ! Nous ne prétendons pas que seules les femmes travaillent au Burkina Faso …
Les hommes font preuve aussi de courage et d’ingéniosité au quotidien :
Leurs journées de travail sont pénibles dans un pays où le statut de chômeur et la législation du travail sont inexistants… Les adultes s’activent depuis l’aube pour assurer la survie matérielle de leurs familles.
Les Européens sont indignés par les conditions de vie des femmes burkinabées. Comme des abeilles, elles s’affairent plus de 12 heures par jour et semblent présentes sur tous les fronts.
En ville comme en brousse, le travail domestique rythme leurs longues journées. Il y a le mil à piler plusieurs fois par jour…
La corvée d’eau sous des formes diversement pénibles…
Il y a aussi la lessive, les corvées de bois, la cuisine à préparer dans des conditions rudimentaires…
Les enfants ….
Nous nous demandons comment elles parviennent à suivre, 2 à 3 heures par jour, les cours d’alphabétisation que nous proposons dans quelques points du pays et à réussir leurs examens.
Pour vos vies exemplaires de ténacité, de courage et d’abnégation, recevez notre respect et notre affection….