Webmaster le 06/02/2014

Lors de nos visites dans les trois centres d’alphabétisation, nous avons constaté avec plaisir que les actions débutées les années précédentes étaient en cours de consolidation voire même totalement achevées.

Nous sommes heureux et fiers de pouvoir proposer aux femmes qui ont suivi les cours d’alphabétisation, une activité professionnelle qualifiante, gratifiante et génératrice de revenus.

TISSERANDE VOISINE DU CENTRE

Annoncé lors des états généraux du mois de Novembre, cette année les projets du partenariat ASPROD-ZOODO prennent une dimension « communautaire » DONNER ET RECEVOIR EN ECHANGE.

AUGUSTIN ET JEAN-MARC ÉTATS GÉNÉRAUX

Les responsables des trois centres travaillent à organiser des journées d’entraide. Chacun sera libre d’apporter à l’autre un peu de son temps, de son savoir-faire, de ses compétences, de sa bonne humeur…

Toute personne qui acceptera la règle du jeu pourra offrir et/ou partager ses connaissances mais aussi se former. Tous les domaines de compétence sont acceptés, couture, cuisine, tissage, jardinage, fabrication d’instruments de musique, talents de musicien, de conteur…

Les objectifs recherchés sont :

  • D’augmenter la solidarité des villageois afin que chacun puisse accéder au minimum vital.
  • De développer l’apprentissage pour assurer la pérennité des métiers traditionnels.

Cet état d’esprit communautariste prendra l’aspect d’une bourse d’échanges professionnels, alimentaires, vestimentaires, mais aussi d’aide à domicile pour les personnes les plus démunies physiquement.

ENTRAIDE A ZONGO

TRAVAIL SOUMBALA

Dans le même esprit Augustin, Président d’ASPROD, nous propose un projet, ajouter à l’école de foot …

…une école de musique qui rassemblera le plus grand nombre d’enfants défavorisés. Mireille Gilles-Farge, Secrétaire adjointe aux parrainages, en sera la marraine puisque ce projet concerne bien sûr aussi les enfants parrainés. L’apprentissage de la musique par des « anciens » au profit des jeunes générations renforcera les liens intergénérationnels au sein des familles et des villages.

AUGUSTIN ET LES ENFANTS

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Ce centre de loisirs mixte, permettra la réalisation de jumelages inter villages, villes du Burkina Faso et pourquoi pas à l’extérieur des frontières …

Corinne Teulier

Dans le cadre de nos actions menées dans la région de Fada N’ Gourma, nous réservons une matinée à un entretien avec un autre chef coutumier.
A quarante cinq minutes de pistes de Fada N’ Gourma, nous rendons visite au village de Tambougou.
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L’entretien avec le Chef de Tambougou se déroule tout autrement. Nous ne pénétrerons dans l’enceinte du village qu’une fois le Chef averti, et l’autorisation donnée au responsable des centres du pays gourmantché, Ousmane Sanga de nous introduire.

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Très rapidement fauteuils, chaises, bancs sont installés. La visite se déroule sous le manguier dans la cour du chef. En guise de bienvenue, et, telle que le veut la tradition, une calebasse remplie d’eau de mil passe de main en main.

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Elèves de Fatimata Manli, les femmes et des enfants du village nous accueillent chaleureusement. Nous sommes là, d’une part pour porter à la connaissance du Chef les résultats de la session d’alphabétisation (2 années de cours) qui vient de s’achever, mais aussi, pour féliciter les élèves pour leur implication et les brillants résultats obtenus.

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L’ambiance est sérieuse… tout le monde est très attentif aux déclarations du Chef et de Jean Marc. On perçoit dans les yeux de ces femmes la fierté d’être diplômées après deux ans d’efforts quotidiens : apprendre à l’âge adulte exige des efforts remarquables.

Le Chef prend connaissance des brillants résultats scolaires de la session d’alphabétisation de l’année 2012-2013. La totalité des femmes qui ont présenté l’ examen de Formation Complémentaire de Base ( F C B) l’ont réussi. Cette formation destinée aux apprenants issus des cours d’Alphabétisation Initiale à pour but de consolider leurs acquis en terme de savoir, de savoir-faire et de savoir être. L’instruction leur permettra de mieux appréhender les difficultés liées à leur milieu, de connaitre et de comprendre leurs droits et devoirs, mais aussi de participer de manière conséquente au développement socio-économique de leur communauté.

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Pour féliciter toutes ces familles qui consacrent du temps à l’apprentissage en plus de leur travail au quotidien, nous offrons un ballon pour les jeunes et un sac de riz, (denrée rare en brousse), qui viendra compléter l’ordinaire des familles.

Comme le veut la tradition, alors que nous « demandons la route au chef », on nous amène de sa part trois poulets vivants en guise de reconnaissance. Oui vivants ! Au premier abord surprenant et amusant… mais très vite on réalise combien ce cadeau est précieux. Les familles qui nous entourent, ne possèdent presque rien et pourtant elles nous offrent ces volatiles avec tant de générosité.

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Nos deux Chefs !!! scellent leur amitié par une poignée de main et posent avec satisfaction pour la photo qui vient pérenniser cette belle rencontre.

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Les femmes laissent alors éclater leur joie ! Quelques pas de danse offerts spontanément nous garantissent que nous sommes bien en Afrique…

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Le Chef nous fait ses adieux non sans avoir prié les femmes et les enfants de nous raccompagner…

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Nous retiendrons en guise d’encouragements le sourire de ces femmes et le regard attendrissant des enfants. Et moi… tout particulièrement la tendresse d’ Awa.

Afin que nous puissions continuer tous ensembles nos actions, nous vous remercions par avance pour vos aimables contributions.

Corinne Teulier

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« La route depuis Ouagadougou jusqu’à Fada N’ Gourma est plaisante mais éprouvante… La chaussée longée de baobabs appartient à tout le monde. Cela nous procure quelques belles émotions !

Sitôt arrivés en pays gourmantché, Fatimata nous accueille avec un repas traditionnel qui ravit nos papilles…

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Notre amie, institutrice et cuisinière « a mis les petits plats dans les grands ». Pourtant, des plats… Il n’y en a pas beaucoup en cuisine !
À même le sol, un feu de bois, une grande marmite, quelques ustensiles émaillés, voilà tout l’univers de la cuisinière burkinabé.

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Pourtant tous les mets que nous partagerons auront une saveur exceptionnelle.

Inattendu et charmant, ce dîner au clair de lune ! Il n’y a pas d’électricité dans le village de Gomoré, très vite notre repas se poursuit dans la noirceur de la nuit avec pour seule lueur : la lune !
L’obscurité ravive les sens, c’est un vrai cocktail de saveurs que nous offre Fatimata, notre cuisinière chef !

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Le protocole nous conduit dès le lendemain matin chez le chef de Gomoré, détenteur de l’autorité coutumière du village. Entre tradition et modernité, il est notamment chargé de veiller à la paix, à la justice et à l’équité entre les villageois dans le respect des usages de la communauté. En parallèle, il encourage vivement les mesures sociales et sanitaires, les actions de développement en faveur de la collectivité. Il n’a pas hésité à nous concéder généreusement la parcelle où est construit le centre.

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Commence sans tarder la présentation des civilités. Nous nous inclinons respectueusement vers les anciens. Leurs sourires édentés et chaleureux réchauffent nos cœurs. Comme il est bon, de les rencontrer et qu’ils acceptent notre visite.

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Dans les villages où intervient Zoodo, les chefs sont particulièrement favorables et sensibles aux programmes d’alphabétisation des femmes. Quoique discrets, ils encouragent et suivent nos actions.

Dès la création du centre, Yacouba, le fils du Chef de Gomoré, s’est inscrit aux cours d’alphabétisation en gulmancema. Il est délégué des élèves auprès des enseignants et auprès de son père, toujours informé, grâce à lui, de la vie du centre.

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Très attentivement, le Chef prend connaissance de notre programme des jours à venir.

Son attitude, son calme, sa prestance, l’intérêt qu’il porte à notre visite impose le respect. Nous sommes tous sensibles à la rencontre de ce sage dont les mains témoignent de la noblesse de sentiments et d’une bienveillance qu’il cherche à nous communiquer puisque notre gulmancema n’est toujours pas au point… À vous d’apprécier maintenant… »

Corinne Teulier
MAINS DU CHEF DE GOMORÉ 1

MAINS DU CHEF DE GOMORÉ 2

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« Mamounata Nikiéma, la responsable de la savonnerie du centre de Zongo, est discrète et jalouse de ses secrets de fabrication… Difficilement elle nous livrera quelques éléments parce que nous sommes ses amies… ! Alors, nous n’allons pas ici, sous prétexte que c’est intéressant vous dévoiler ses astuces !

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De l’huile de karité, de l’huile de coco, du bicarbonate, un peu de potasse pour son pouvoir lavant, du parfum naturel « mille fleurs », une dose de bonne humeur pour malaxer le tout… La pâte est prête à être déversée dans les moules.

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SAVON MIS DANS UN MOULE

Plusieurs heures de prise sont nécessaires avant de découper les précieux rectangles. Alors pendant ce temps, les femmes (eh oui toujours les femmes, les mêmes…) nous préparent un savoureux repas : les frites de patates douces laissent un souvenir impérissable ! Alors que les enfants dévoilent leurs talents de percussionnistes.

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L’opération de découpe est délicate et minutieuse, elle demande la complicité de plusieurs « savonnières ».
Ici aussi, bien que concentrées pour ne pas faire dévier le bloc de savon, les femmes n’auront cesse de parler, de rire, de s’amuser.

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La dernière phase est celle de la presse et du marquage.
Les uns après les autres, tous ces savons deviendront uniques, estampillés ZONG-TENGA (artisanat de Zongo en mooré).

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Belle réussite que cette activité du CBZ !
Aussi pour donner leurs chances aux élèves du centre Loni Souma, nous leur avons offert  un outil de production destiné à une savonnerie artisanale. L’orientation choisie est différente puisqu’il s’agit de savons destinés à des usages ménagers (lessive, vaisselle…).

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Il est encore trop tôt pour dresser un bilan de l’activité mais nous pouvons d’ores et déjà vous annoncer que la première production de 96 savons a été réalisée avec succès le mardi 17 décembre 2013.

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Les photos que nous venons de recevoir sont émouvantes. D’une part, il est touchant de revoir tous ces visages qui ne nous ont pas laissés indifférents lors de notre séjour, de savoir que malgré la distance l’envie de réussir est toujours aussi forte, de percevoir à travers les photos une complicité féminine grandissante.
Le challenge de départ est gagné… Merci à toutes ces dames de nous avoir suivis.

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Nous partageons la joie et l’espoir des nouvelles « savonnières », mais je me dois de remercier tout particulièrement les donateurs de la savonnerie, tous ceux qui ont soutenu le projet. »

Corinne Teulier

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« Un des projets « Zoodo » de l’année 2013 était la création d’une savonnerie artisanale dans le quartier de Ouezzinville à Bobo Dioulasso.
L’objectif est atteint puisque le mardi 17 décembre 2013, les premiers savons destinés aux tâches ménagères sont sortis des moules du centre Loni Souma !!…

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Avant de dévoiler les secrets de la production, allons faire un tour sous les arbres…

BRANCHE DE KARITÉ

Le karité qui en dioula signifie « vie » pousse à l’état sauvage dans une grande partie du pays. Cet arbre ne demande pas d’attention particulière, il présente l’avantage de pouvoir être utilisé dans son intégralité :

  • L’écorce est utilisée en médecine traditionnelle pour les griffures, les coupures, les maladies infantiles,
  • La coque de la noix est un « anti moustique » redoutable,
  • La noix une fois pressée produit une huile végétale utilisée dans la cuisine traditionnelle ou bien dans la fabrication de produits cosmétiques.

Le karité est une véritable richesse pour le Burkina Faso, mais cette richesse est fragile. Il est important que l’ensemble de la population prenne conscience de ce trésor « vert » et que par conséquent les arbres ne soient pas sacrifiés en vulgaire charbon de bois.
Cette activité qui génère des revenus importants au BF, est quasiment une activité féminine, de la récolte des noix jusqu’aux diverses fabrications cosmétiques et culinaires.

KARITÉ LA NOIX

Les fruits sont ramassés mûrs, c’est à dire à terre du mois de mai au mois d’août.
Le beurre de « Karité » a de multiples propriétés dont la plus recherchée est son pouvoir hyper hydratant et assouplissant pour la peau.

L’étape de fabrication du beurre de karité étant une étape longue et délicate, il a été décidé que le beurre sera fabriqué au centre CBZ de Zongo et  vendu à un tarif avantageux au centre Loni Souma de Bobo Dioulasso pour sa fabrication du savon. Les citadines burkinabées semblent méconnaître les secrets de la fabrication du beurre de karité dont le savoir-faire se perd.

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Il est 11 heures, la température avoisine les 35 degrés, nous nous dirigeons vers la cour où se fabrique le beurre de karité. Nous connaissons bien les femmes qui s’occupent de la confection du beurre de Karité : ils s’agit des mamans de Boureïma, Balkissa et Sostène enfants parrainés depuis de nombreuses années par des adhérents de l’association.

Nous n’assisterons pas aux étapes de préparation de l’amande, car d’une part ce n’est plus la saison, d’autre part ce travail est très long.
Il est plus facile pour moi de vous résumer en quelques lignes ce travail éreintant, minutieux, fatiguant.
Les « femmes » retirent la pulpe qui entoure la noix, il s’agit du dépulpage. Une fois nettoyées et bouillies, les noix sont séchées au soleil pour être ensuite concassées.

L’amande alors extraite, est broyée, écrasée jusqu’à l’obtention d’une poudre fine. L’amande est constituée de 50% de matières grasses environ.

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La pâte de karité mélangée à de l’eau est pétrie longuement et vigoureusement.

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Les femmes sont penchées en avant car bien sûr tout se passe par terre, avec bébé dans le dos car il n’y a pas de nounou à qui laisser les nourrissons !

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La mixture est rincée, malaxée, encore rincée et toujours malaxée… il en faudra de la force et du courage pour malaxer la pâte jusqu’à la rendre blanchâtre et souple.

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Mais alors quel bonheur de « tripatouiller » cette texture… légère et délicate, parfumée et onctueuse…
Quand la pâte est suffisamment blanche donc propre, elle est introduite dans la marmite d’eau bouillante par petites boules.

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On remue, on mélange toujours bien énergiquement (je vous rappelle qu’il fait 35 degrés au moins…) puis on laisse poser le liquide dans le but de faire tomber les impuretés et de faire remonter l’huile de karité.

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Une fois le mélange tiédi il ne reste plus qu’à récupérer l’huile et laisser refroidir les blocs de beurre pur. Ces blocs sont de couleur jaunâtre. »

Le beurre de karité

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