Le centre Banma Siagu de Gomooré connaît un regain d’activités depuis le début du mois de janvier. Un professeur envoyé du Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, a complété par un stage de un mois la formation des enseignantes de Tani ODAGOU qui va intervenir à Manliboara et Nafisatou TOGOYENI qui vient de commencer les cours à Huntaandeni.
Le Bureau de l’association et les parrains/marraines de ces deux enseignantes ( Franck et Éliane) félicitent ces enseignantes pour l’obtention de leur certificat d’aptitude à la fonction d’Animatrices des centres d’Alphabétisation AI et FCB*
Ousmane Sanga, responsable de l’alphabétisation à Fada N’Gourma, nous a annoncé qu’il y a trente inscrits en seconde année à Gomooré et trente inscrits en première année à Tambougou, qui ont commencé le 6 janvier dernier. Le proportion d’hommes inscrits reste faible : 4 hommes à Gomooré et 6 à Tambougou.
Les femmes de Gomooré ont repris le rythme difficile des cours du tout début de l’après-midi car il faut que les tâches domestiques du jour et le repas de leurs maris soient prêts vers 17 h. Sinon… Quel courage d’étudier dans de telles conditions !
Fatimata Manli est toujours fidèle au poste et se lance vaillamment dans le suivi de la classe de Tambougou.
Nous notons que l’âge des élèves baisse considérablement. En absence d’une école primaire pour les enfants du village, qui devraient se rendre à 6 km de chez eux, pour un trajet fatiguant pour des jeunes toujours à la limite de la malnutrition. La voie de la raison est bien de faire profiter les plus jeunes de l’alphabétisation salutaire pour le développement du village.
Gestion compliquée pour Fatimata que celle de ce groupe peu homogène. Elle n’hésite pas à se rendre disponible pour les élèves qui ont besoin de cours de soutien.
Nous remercions chaleureusement les enseignants du Pays Gourmantché qui conduisent leurs élèves à leurs examens avec des taux de réussite compris entre 98 et 100 % de reçus aux examens depuis 2009.
*« – L’Aphabétisation Initiale ( AI ) avec des cours d’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul pour donner à l’apprenant une maîtrise de la lecture courante et expressive, une aptitude à s’exprimer par écrit, une connaissance parfaite des mécanismes et du sens des 4 opérations et une capacité à résoudre des problèmes simples et pratiques du vécu quotidien;
– La Formation Complémentaire de Base ( F C B) destinée notamment à consolider chez l’alphabétisé issu des AI les acquis en terme de savoir, savoir-faire et savoir être pour davantage comprendre les problèmes de son milieu, avoir conscience de ses devoirs et droits et participer de manière conséquente au développement socio-économique de sa communauté. »
Rappel : l’école Pouiwindin est située à Zongo, dans la banlieue Est de Ouagadougou, banlieue non lotie (ni eau courante, ni électricité)…
A ce jour, 45 enfants sont parrainés, dans cette école, par des adhérents et amis de Zoodo : 31 filles et 14 garçons, du CP1 à la 4ème .
Pourquoi une telle différence entre le nombre de garçons et de filles ?
Parce qu’au Burkina Faso, dans les familles très pauvres, les filles peuvent être envoyées au village en brousse et être mariées de force…ou , envoyées comme bonnes à tout faire chez les plus riches (même à 8 ans…) …d’autres sont orphelines, gardées dans les familles qui à tout moment peuvent les mettre en orphelinat… et là… ce n’est vraiment pas souhaitable…
Nous parrainons actuellement 2 garçons qui avaient fugué pour ne pas aller au village …
Heureusement, Mme Badini , la directrice, est une personne sensible à la détresse des enfants et me signale les cas très critiques et urgents. Nous essayons à Zoodo de trouver de généreux parrains-marraines qui puissent les prendre en charge en payant leur scolarité jusqu’à, si possible, leur entrée dans la vie active.
37 enfants parrainés en l’élémentaire (voici une partie).
8 au collège.
L’école Pouiwindin est une école privée, non confessionnelle, comme beaucoup au BF. Normalement la scolarité est obligatoire au Burkina …et payante. L’état ne remplit pas partout ses obligations et beaucoup de particuliers ouvrent leurs écoles.
Mme Badini l’avait créée avec son mari qui est décédé depuis. Elle a une formation et un CAP d’enseignante, ce n’est pas toujours le cas pour « ces gérants » d’établissements…
Les cours ont lieu : lundi, mardi, jeudi, vendredi de 7h30 à 12h et 14h à16h, mercredi le matin.
Grands vacances de mi-juillet à début octobre, petites vacances : 15 jours fin décembre et fin mars début avril.
Le mercredi après midi et le samedi, pour les filles un peu faibles, des formations au tissage, à la couture, à la coiffure sont organisées au sein de l’école…
La journée de classe commence par la levée des couleurs,
et inversement le soir.
Les couleurs du drapeau Burkinabé sont : le rouge pour le sang versé, le vert : lutte contre la désertification, l’étoile : l’espoir, la richesse…. Voilà l’hymne national.
Dans le programme scolaire, il est spécifié : « Activités pratiques de production » , c’est-à-dire (nettoyage de la cour, arrosage des arbres du jardin…). Chaque jour de 7h30 à 8h 15 une classe est chargée de ce travail.
Les enfants désherbaient la cour pour éviter que les serpents et les scorpions approchent mais ne ramassaient pas les plastiques…Avec l’accord de Mme Badini, lors de mon séjour, j’ai fait avec les CM1 une sensibilisation à l’environnement : ramassage des plastiques, papiers, et création de poubelles.
Les effectifs par classe sont :
Maternelle : 13 enfants, Isabelle Kindo enseignante
CP1 : 61 élèves , Rasmata Nikiéma enseignante
CP2 : 62 , Agnès Koala enseignante
CE1 : 64, Alizeta Gazanbé enseignante
CE2 : 73, David Kindo enseignant
CM1 : 64, Abel Zongo enseignant
CM2 : 71, Solange Dabiré enseignante
L’équipe enseignante très soudée fait un travail remarquable avec peu de moyens (devant de G à D : CE2, CE1, Mat, CM2, CP1, CM1 et la directrice, derrière : enseignante supplémentaire et CP2).
Les classes sont peu équipées. Il n’y a que quelques livres donc les enfants écrivent beaucoup. Pour chaque matière ils ont un cahier d’exercices et un de leçons. Ils utilisent beaucoup l’ardoise, travaillent en groupe, exemple au CP2
ou révisent dehors à l’ombre.
CM2 : 1 livre de lecture pour 2.
A 10h30 « la cloche » sonne pour la récréation…Celle-ci ne reste pas dehors, tout comme le mât du drapeau, qui sont rentrés chaque soir pour éviter les vols (ils sont en fer) …
Un système de tutorat est instauré dans l’école. Des « grands » volontaires peuvent, dans les heures libres, aller aider les plus petits.
Malgré toutes ces difficultés, l’équipe pédagogique amène les élèves du CEP à la fin du CM2 où il y a eu 82,75% de réussite cette année 2016, avec un examen plus dur.
J’ai appris sur place que, pour passer le CEP, l’enfant devait avoir un certificat de naissance, ensuite, pour passer le BEPC en fin de 3ème , il devait avoir le CEP.
Dans l’ensemble, tous ces enfants ont soif d’apprendre, de lire et quand ils trouvent un livre (moment rare) ils passent du temps, là où ils sont pour le feuilleter, le lire.
Nous ne pouvons que souhaiter bon courage à tous, petits, grands et enseignant(e)s.
Mireille Gilles-Farges
Secrétaire aux parrainages.
Mail : mireille.gillesf@wanadoo.fr
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« Rachel SOUDRE
Je suis une des enseignantes permanente du centre de Zoodo Bobo. Je m’occupe personnellement du centre d’alphabétisation du secteur 15 (Ouézinville). Ici au Burkina, l’année 2016 a été une année d’épreuves économiques et sécuritaires. Les attaques terroristes ont jalonné toute l’année avec ses corollaires de morts et de blessés. La crise économique de ces deux dernières années (2014-2016) qui s’est véritablement accentuée au Burkina. Jamais, nos populations n’ont été aussi durement éprouvées. Mais avec l’aide de notre partenaire Zoodo, nous avons pu terminer l’année en beauté avec nos élèves.
Je tiens à adresser mes vœux les meilleurs à tous les Français, aux donateurs, aux membres de l’association Zoodo et au couple Bruel ; Anne-Marie et Jean-Marc.
Que l’année nouvelle soit l’aboutissement des vœux pour chacun.
Elisabeth SAWADOGO
Comme la répétition est pédagogique, je vais m’aligner dans le même ordre d’idée que ma consœur et collègue Rachel en témoignant également que l’année 2016 a été une année de dur labeur pour le peuple burkinabé. Je suis l’enseignante du centre d’alphabétisation et responsable de la production savonnière de Zoodo du secteur 25 de Bobo-Dioulasso.
Actuellement nous avons terminé notre année académique et avions fait le bilan de notre centre. Le bilan est globalement satisfaisant. De ces résultats, toutes les élèves de la 1ère année passent à la deuxième avec de très bonnes moyennes. Mais les quelques élèves identifiées comme faibles et qui éprouvaient des difficultés ont reçu en mi-novembre des cours de renforcement et de mise à niveau.
Ces trentaines de femmes joignent leur voix à la mienne pour dire grand merci à l’association Zoodo, à toutes les bonnes volontés qui n’ont cessent de soutenir et d’accompagner ces femmes issues de couches sociales défavorisées du Burkina. Par la même occasion, l’ensemble de ces femmes et moi-même adressons nos meilleurs vœux à tous les membres de l’association Zoodo, à toutes les personnes donatrices, au couple Bruel, que l’année 2017 soit une année de paix, de prospérité, de longévité et surtout, voit la réalisation de l’ensemble des projets en cours.
Omar TRAORE
Je suis Omar TRAORE, étudiant en fin de cycle à l’université polytechnique de Bobo-Dioulasso, président national de l’association des élèves et étudiants pour l’émergence du Faso (aeeef), coordonnateur national du mouvement lumière citoyenne, coordonnateur régional de la Nouvelle Vision pour l’Afrique (NOVA), correspondant de Zoodo à Bobo Dioulasso.
Avant tout propos, je tiens à témoigner ma gratitude à l’association Zoodo pour ses multiples réalisations dans notre cher pays, le Burkina Faso.
Comme l’ont si bien souligné mes deux mamans ; Rachel et Elisabeth le Burkina a été très éprouvé durant l’année 2016. Cela peut se résumer sur deux aspects : la crise économique et l’insécurité. Evidemment, le pays a été l’objet de plusieurs attaques terroristes. Nous avions eu dans ces moments de dures épreuves, le soutien moral et financier de nos amis de Zoodo France.
Il est indéniable que Zoodo est perçu au Burkina Faso comme une structure de référence dans le domaine de l’aide humanitaire à travers le parrainage de plusieurs enfants en difficulté dont je ne peux passer sous silence le cas de la petite Sara de Kongodjan.
Je tiens une fois de plus à rassurer les donateurs que leurs dons sont utilisés pour de bonnes causes et le peuple burkinabé en est conscient. Mes remerciements vont également à l’endroit de tous les membres de l’équipe de pilotage de Zoodo Burkina , précisément à Madame Minata Sanou-Ouédraogo et Messieurs Désiré Gansoré et Seydou Traoré pour leur bravoure et leur détermination constantes pour l’avancée de l’œuvre de Zoodo au Burkina.
Pour clore mon propos, je tiens également à présenter mes vœux les meilleurs à toute la nation française , à tous les membres de l’association Zoodo, à tante Anne-Marie et à tonton Jean-Marc que l’année 2017 soit remplie de bonnes résolutions et d’espérance, qu’elle voit la réalisation de beaucoup de projets, dont celui des deux centres d’alphabétisation que nous avions proposés du fait de leur nécessité à Bobo-Dioulasso (secteur 33 et secteur 17).
Paix, santé et assistance divine à tous !
Vive Zoodo France !
Vive Zoodo Burkina !
Vive l’Amitié Franco-Burkinabé ! Demeurez richement bénis ! »
Merci pour vos beaux témoignages d’amitié ! Nous sommes avec vous par la pensée dans votre belle ville où nous aimons tant vous rencontrer, Anne-Marie et moi. Meilleurs vœux à vous tous et une belle réussite à l’ensemble des élèves dans le courant de cette année 2017.
Jean-Marc Bruel
Crèche de Noël Zongo
Le Bureau de Zoodo souhaite à ses adhérents, à ses sympathisants et à ses partenaires burkinabés, tous ses vœux de réussite et de bonheur pour l’année 2017.
Nous tenons particulièrement à remercier les donateurs : leur fidélité et leur générosité nous ont permis d’assurer avec régularité les prestations ( parrainages, indemnisations…) et d’accomplir nos objectifs de développement pour l’année 2016.
Zoodo, 11 ans déjà que nos amis Burkinabés comptent sur nous et nous ne les décevrons pas.
Amitiés à tous ici et là-bas !
Jean-Marc Bruel
Président
Bonjour à toutes et tous,
Encore moi, Mireille !
Lors de mon séjour au Burkina Faso, « Pays des Hommes Intègres », j’ai eu une réunion avec le comité de pilotage (voir article du mois d’octobre), participé à la rentrée scolaire (voir mois de nov) et entre deux, je me suis rendue à Fada N’Gourma ou nous soutenons deux centres d’alphabétisation qui fonctionnent très bien avec un pourcentage de 100% de réussite.
Fada est à 225km de Ouagadougou en direction de l’est (vers le Niger).
Je suis partie avec des amis Burkinabés qui assistent Zoodo sur place. Nous étions 14 dans le fourgon minibus de Solo.
…mais pas aussi chargés que d’autres. Et là !…il n’y a pas de vaches attachées dessus…
Le grand route est goudronnée, rectiligne et pleine de nids de poules, non ! des « nids d’éléphants » entre Koupéla et Fada N’ Gourma (88km)… de plus elle est payante et nous sommes souvent contrôlés par la gendarmerie, les militaires, douanes… N’avançant pas bien vite nous sommes arrivés à la nuit à destination.
Mon rôle était sur ces 3 jours de voir les 2 centres de Tambougou , Gomoré et de rencontrer les gens des 3 villages qui aspirent à avoir un hangar du savoir pour l’alphabétisation des femmes (et des hommes qui commencent à demander).
En 2012 j’avais vu les centres de Tambougou (en brousse 16 km de Fada) et Gomooré qui étaient à leurs débuts.
Tambougou et son hangar en séko :
Gomooré et sa première construction
Là, j’ai pu constater, grâce à l’argent envoyé par Zoodo et au savoir faire sur place, des villageois, des enseignantes le tout sous la direction de Monsieur Sanga Ousmane (lui-même enseignant) les beaux Hangars du Savoir qui ont été construits.
Un nouveau centre à Tambougou :
Une partie fermée à clé pour entreposer le matériel :
Une partie réservée aux activités et à l’enseignement :
Et le centre BANMA CIAGU de Gomooré doté d’un hangar :
de 2 maisonnettes pour le matériel
de latrines, des arbres ont été plantés, le tout entouré d’un grand mur fermé par un portail en fer
Je fus très très agréablement surprise par le beau travail réalisé !
Il y a une forte demande d’alphabétisation dans la région.
Deux villages, un qui est voisin de Gomoré (6 km) HUNTAANDENI et BANLIBOARA (à 50km) souhaitent vivement leurs hangars du savoir.
À Huntaandeni j’ai rencontré les villageois:
Le sentier pour y parvenir…impossible d’y aller en voiture quand il a plu …
Le village :
Les palabres sous l’arbre, présentation de Zoodo, les projets d’un côté comme de l’autre.
BANLIBOARA étant à 50 km, en brousse, je n’ai pas eu le courage d’y aller. Voyage pénible par les chemins, les pistes marquées ou pas ……
Les enseignantes de ces 2 nouveaux centres ont été recrutées : Natifatou Toguyeni et Tani Odagu mais elles ne savent pas encore quand elles pourront commencer. Les moyens financiers manquent à l’association Zoodo pour pouvoir, au moins, leur acheter les tableaux, les bancs, les livres et commencer l’enseignement.
Zoodo est une petite association qui ne peut compter que sur ses adhérents, les ventes d’artisanats (chaque week-end dans l’Aveyron) ou les dons. Même ponctuels, ceux-ci aident énormément pour nos projets au Burkina Faso.
Le 3ème nouveau centre sera à KALWENGA (15 km de Koupéla) dans la province de Kouritenga en pays mossi. Village de notre ami Paul Silga que nous connaissons depuis la création de Zoodo en 2005.
Paul est enseignant et il veut que son village sorte de l’illettrisme. En attendant que Zoodo puisse lui donner les moyens de construire un hangar du savoir, il a trouvé un local. Maintenant, il lui faudrait les livres…( 1628, 31, 36).
Lors de ces 3 jours passés dans l’est du Burkina, j’ai rencontré des gens plein d’espoir, qui veulent apprendre, près à construire, aider physiquement, seulement ils sont trop pauvres pour acheter la matière première et attendent avec impatience notre aide financière…qui leur parviendra lorsque nous aurons « récolté » assez d’argent.
Tout ces gens sont profondément reconnaissants envers Zoodo. Je l’ai constaté par leurs accueils…c’était émouvant !…
ILS VOUS REMERCIENT TOUS des efforts que faites pour eux, de votre aide.
En souhaitant que ces nouveaux hangars puissent fonctionner rapidement,
Wênd na kô-d) ! (au revoir !)
Mireille Gilles Farges