Aussitôt terminés, les travaux de la salle d’apprentissage de la couture, généreusement offerte à notre association par le Club du Rotary de Balma près de Toulouse, vingt-quatre élèves adolescentes et jeunes femmes inaugureront les locaux et débuteront leur stage d’initiation, le lundi 13 mai prochain.
Dans 14 mois, un certificat de fin de stage en poche, les apprenantes pourront compléter leur initiation par une qualification professionnelle reconnue. D’ici là, elles vont s’initier à la couture et, tâches aussi importantes, elles devront apprendre à lire, écrire et compter.
Ce programme apparemment modeste est pourtant ambitieux pour les adolecentes et les jeunes femmes du village de Zongo. Les chefs de familles, en situation de très grande précarité, ne parviennent pas à scolariser tous leurs enfants. Ce sont les filles, le plus souvent les aînées, qui font les frais de la pénurie de moyens matériels des familles. Leurs mères louent leurs modestes services à l’extérieur pour quarante à soixante-dix centimes d’euro par jour et les filles aînées se substituent à elles pour l’entretien de la famille et la surveillance des plus petits. Une trop grande pauvreté pour qu’il soit fait cas du droit à l’instruction de chacun dans son enfance.
Les cours qui débuteront dans treize jours seront supervisés par le Bureau de Zoodo-Burkina. Nous nous félicitons des choix budgétaires du Bureau, pour doter au mieux le centre situé dans la lointaine périphérie non-électrifiée de Ouagadougou.
Josaphat et Arsène ont acheté des panneaux photovoltaïques et l’ensemble des salles du centre bénéficient enfin de la lumière. Ensuite nous nous félicitons du choix de douze machines à coudre Singer neuves, garanties un an et à l’épreuve du temps, nous le savons tous. Les travaux de maçonnerie terminés, ces machines viendront équiper la salle de couture d’ici le 13 mai.
Hier soir, des adolescentes et des jeunes femmes de Zongo qui n’ont pas eu accès à l’école dans leur enfance, ont assisté à la réunion de présentation de la formation,
Elles ont pu questionner les quatre enseignantes : Aminata Ouédraogo enseignante en Français et en Mooré, Mamounata Tiendrébéogo et Fatimata Garikoé enseignantes en Mooré, équipe soudée et rodée à l’alphabétisation des adultes que vient de rejoindre Louise Bigloga, couturière à Zongo, qui vient d’être recrutée comme prof de couture.
C’est Louise Bigloga qui s’est chargée des inscriptions.
Les apprentissages de l’école de la deuxième chance de Zongo se feront à plein-temps, cinq jours par semaine, en sous-groupes de douze jeunes : une demi-journée de couture, une demi-journée d’alphabétisation. Josaphat, Arsène et les quatre enseignantes espèrent que cette organisation facilitera les progrès rapides des élèves.
Déjà les élèves et leurs familles se concertent et s’apprêtent à débuter les activités génératrices des petits revenus qui permettront aux vingt-quatre élèves de participer à l’indemnisation de leur professeur de couture.
Rendez-vous est pris avec vous tous qui soutenez Zoodo, le 1er juin pour assister aux débuts des cours.
Tags: analphabétisme des filles Burkina Faso, école de la deuxième chance Burkina Faso
Depuis le décès de Rachel Saudré, au mois d’octobre 2018, Zoodo n’indemnisait plus qu’une seule unité d’alphabétisation à Bobo Dioulasso, dans un quartier Nord de la ville, au secteur 25. Un second centre vient de débuter l’alphabétisation des femmes, chez Sara Traoré, dans le quartier de Bindougousso au secteur 14, situé à seulement cinq minutes du centre ville.
Sara a généreusement offert un bâtiment de sa propre cour auquel manquaient quelques rénovations, pour que Zoodo y installe une nouvelle unité d’alphabétisation. L’association a financé les travaux essentiels et les équipements de base.
Les tôles installées et les sols cimentés de neuf, les cours ont pu débuter après trois semaines de travail d’artisans du quartier. Rien de bien remarquable pour les Européens mais Sara et ses élèves en sont fières !
Nous recevons des nouvelles encourageantes de Sara : « Nous avons débuté les cours le 12 mars et je vous envoie les photos des femmes. A l’inscription 30 femmes se sont enregistrées mais j’ai commencé avec seulement 22 apprenantes parce que parmi elles, une avait perdu son fils de 22 ans qui se trouvait à l’université. Les femmes sont contentes et concentrées.
Merci pour tout. »
Les cours ont lieu les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9 h à 11 h 30 et de 14 h à 16 h 30. Le mercredi matin de 9 h à 11 h 30. L’après-midi du mercredi est réservé au soutien des apprenantes en difficultés. Il est loin d’être simple pour ces femmes adultes de commencer à l’âge mûr, les apprentissages de la lecture, de l’écriture et du calcul. Les enseignants de l’association cherchent à éviter que ces difficultés mettent leurs élèves en échec après l’enthousiasme des premiers temps.
Un auvent offrant un second tableau a été aménagé à l’extérieur. Dès le mois prochain, les cours pourront avoir lieu dehors à l’ombre quand les températures sous les tôles rendront impossibles l’enseignement dans la salle.
D’ici peu, un jour par semaine, des activités génératrices de revenus débuteront. Sara est experte en travaux manuels, elle est également couturière et connaît bien la pharmacopée locale. Zoodo vend depuis longtemps sur les marchés les préparations au moringa et les savons au karité et au moringa fabriqués par Sara.
Mesdames, il y a quelques années déjà, les enseignantes et les apprenantes du quartier de Ouezzinville ont appelé les centres de votre ville gérés par Zoodo, du beau nom de Yélensira, la voie de la lumière. Nous savons que pour vous toutes, le chemin de la connaissance s’ouvre à vous et vous en êtes profondément heureuses.
Cette connaissance est assortie de la reconnaissance sociale à laquelle vous aspirez toutes. Vous y trouvez l’amélioration de votre propre image, la considération de vos familles… Vos diplômes en poche dans deux ans, cet accès à l’alphabétisation constituera un sérieux atout dans votre quête d’emplois mieux rémunérés. Nous sommes heureux de vous rendre ces services.
Succès à vous toutes et un grand merci à Sara !
Jean-Marc et Anne-Marie Bruel
Tags: Alphabétisation des adultes Burkina Faso, alphabétisation des femmes association ZOODO BURKINA FASO, alphabétisation des femmes Bobo Dioulasso
La résignation des femmes de Zongo avait débouché sur une situation insupportable : le centre, construit par l’association à partir de 2008, pour les femmes du village, leur avait été confisqué en 2013 par le responsable d’une association, un temps partenaire de Zoodo à ses débuts.
Notre amie depuis 2008, Rasmata Badini, avait alors généreusement ouvert les portes de son établissement scolaire, l’école Pouiwindin. La place venait à manquer ces derniers mois pour les cours d’alphabétisation des femmes. Une réunion avec Josaphat, le nouveau Directeur des centres et son adjoint, Arsène, nous a permis de mettre au point un recours qui a été fructueux.
Sur intervention des autorités coutumières du village, sensibles aux arguments des Bruel et de la nouvelle équipe de direction, le centre a été restitué aux femmes du village et à leurs trois enseignantes le mercredi 13 février. Dès le lendemain, un gardien a été embauché pour la surveillance nocturne du centre.
Enfin, pour marquer la reprise des cours, quelques pots de peinture pour rénover les portes, les volets et le vieux portail et un tableau neuf ont été offerts au centre.
Les activités d’alphabétisation ont repris le mardi 19 février et nous vous communiquons avec bonheur les photos des premiers cours :
A tour de rôle, les trois enseignantes assurent une large ouverture du centre en journée afin que les femmes du village puissent se libérer un moment, dans leurs dures journées dédiées à la survie de leurs familles.
Mesdames, nous sommes heureux d’avoir pu, enfin, vous sortir de l’embarras ! Nos remerciements vont au chef du village, le Zongo Naaba, pour son intervention bénéfique.
Jean-Marc et Anne-Marie Bruel
Tags: Alphabétisation des adultes association ZOODO, Alphabétisation des adultes Burkina Faso
OUAGADOUGOU 14 JANVIER
ORDRE DU JOUR.
1- Discours d’ouverture du président de ZOODO.
2-TOUR DE TABLE
3- FORMATION INFORMATIQUE, TOUR DE TABLE ET POINT SUR LES PARRAINAGES DES ENSEIGNANTS

Parrainage recherché pour Mamounata Tiendrébéogo enseignante à Zongo
4- Bureau de Tiigs-Taab Zoodo en fin d’après-midi et après délibérations des participants Burkinabè
FIN DE LA RENCONTRE: 14 HEURES 15
MISSIONS EN PAYS GOURMANTCHÉ

Fatimata Manli et Arsène Kaboré
Tags: alphabétisation des femmes association ZOODO BURKINA FASO
Le Burkina Faso est un petit pays mais il connaît, du nord au sud et de l’est à l’ouest une grand diversité ethnique. De la zone sahélienne où les nomades peuls font paître leurs troupeaux, au pays gourmantché à l’est, au pays des Bobos au sud ouest en passant par le plateau central des Mossis, il vous est parfois difficile de comprendre de quelle communauté nous vous parlons dans les articles de ce blog.
En tout cas, ils sont une soixantaine de peuples à se partager le territoire du Burkina Faso.
Au fil des mois, nous vous parlons du plateau et du peuple Mossi. Les Mossis sont l’ethnie majoritaire du Burkina Faso, constituant plus de 40 % de la population, soient environ 8,09 millions de personnes.(Source 1)
Paysans et guerriers du pays mossi :
«Entre le bassin du Niger et le golfe de Guinée, le plateau où prend naissance la Volta blanche constitue le pays mossi.
Les cavaliers mossi apparaissent sur ce territoire au XV ème siècle. Ils viennent du sud, du Ghana actuel. Leurs chevaux leur assurent une redoutable supériorité. Ils s’imposent aux populations locales. Peu à peu se met en place une société nouvelle où les «gens du pouvoir», descendants des Mossi et de leur ancêtre Ouedraogo, cotoient les «gens de la terre».
Ces derniers continuent à cultiver et à mettre la terre en valeur.
Dans les rangs des «gens de la terre» se trouvent également les prêtres qui procèdent aux rituels assurant les bonnes récoltes.
«Gens du pouvoir» et «gens de la terre» forment cependant une même civilisation, unifiée par une même langue, le mooré, des rites communs, une organisation en villages et en royaumes.
Du XVème au XIXème siècle, les Mossis fondent une vingtaine de royaumes aux limites souvent mouvantes mais dont beaucoup reconnaissent la suzeraineté du Moro-Naba, le «roi du monde», chef du royaume du centre : celui de Ouagadougou. Personnage sacré qui continue de jouer un rôle central, le Moro-Naba n’est cependant pas un potentat. Il doit obéir à des règles strictes véritable constitution qu’il ne peut remettre en cause » et qui cohabite encore de nos jours avec les dispositions législatives de gouvernements fonctionnant selon le modèle hérité de la domination coloniale. « Les nombreux conseillers du Mogho-Naaba veillent à l’application de ces règles et donnent leur avis sur les questions importantes. Ils forment une sorte de «conseil d’empire» dont chaque membre est spécialisé dans un domaine, la guerre, le commerce, la justice… Une administration centralisée permet de maintenir l’autorité du Moro-Naba dans l’ensemble du royaume divisé en fiefs confiés à des princes de la famille royale.
Les royaumes mossi avaient une grande réputation guerrière et bien peu d’envahisseurs venaient s’y frotter. La crainte qu’ils inspiraient à leurs voisins et, pendant longtemps, leur refus de l’Islam, leur donnèrent une forte originalité et une autonomie à l’abri des soubresauts de l’histoire. Et même si les luttes dynastiques y furent parfois vives, le pays mossi a connu au cours des siècles la paix et la sécurité favorables à la circulation des biens et à l’ordre éternel des champs….»(source 2)
Pour compléter cet article, nous vous recommandons d’ouvrir le lien suivant qui vous présente une cérémonie incontournable pour qui séjourne au Burkina Faso. Elle a lieu chaque vendredi matin aux aurores , la cérémonie du faux départ :
Sources : 1-Wikipedia
2- Les civilisations de Afrique de Christian Maucler et Henri Moniot Éditions Casterman p 38
Tags: La civilisation Mossi