L’ONG de tourisme solidaire a conduit Colette et Henri au village d’accueil « Jean Viars » où ils étaient logés dans une case.

Un beau matin Colette a appris que le groupe local de femmes spécialistes des peintures murales était commandé pour refaire un mur du village. Le dialogue a été engagé avec ses femmes et Colette s’est vue invitée dans une cour où elle a été initiée à la peinture murale réservée aux femmes en pays Kassena.

La première étape consiste à confectionner la sous-couche de préparation du mur : terre tamisée, bouse de vache et eau.

Il faut ensuite étaler cet enduit avec les mains pour le lisser.

Ensuite vient la couche de peinture à l’ancienne. Les femmes appliquent un enduit de quelques centimètres d’épaisseur constitué de terre argileuse mélangée à de l’eau de cuisson de cosses de néré.  L’enduit ainsi obtenu est de couleur brun-rouge, collant et poisseux.

Il faut ensuite éclaircir certaines parties puis lisser avec la pierre.

Les femmes tracent alors sur ce fond des motifs noirs ou blancs. Le noir est obtenu en délayant dans de l’eau un caillou noir pulvérisé (généralement le graphite). Le blanc résulte du simple frottement d’un caillou blanc (silicate de magnésium : le talc). La dernière opération consiste à passer un vernis naturel protecteur à base de l’eau de décoction des cosses de néré.

L’ambiance était très gaie : les femmes étanchaient leur soif en buvant des bières locales. Les voisines ne voulaient pas manquer le spectacle mais la femme kassena n’est pas libre de rester sans rien faire. Tout en regardant une femme crochetait un chapeau avec des lanières découpées dans les sachets plastiques.

Voilà Colettte riche de souvenirs indélébiles……

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