Nous vous présentons le premier axe du plan d’action 2010 – 2015 qui nous a été présenté, il y a huit jours, par Antoine Onadja, Coordonnateur des activités de l’association au Burkina Faso. Femmes génératrices de revenus est le fondement de nos actions car sans ces activités lucratives, les femmes de Zongo n’auraient pas l’opportunité de s’instruire librement.

– La production de savon est l’activité lucrative principale du Centre Bangr Zaandé de Zongo. Elle a été proposée aux femmes dès mars 2008 et elle leur permet de ramener de l’argent dans leur ménage.

– Nous avons doté, début septembre, les ateliers en équipement semi moderne. Les ateliers sont passés d’une production traditionnelle à faible rendement…

A une production artisanale de qualité, génératrice de vrais revenus pour le centre et les soixante ouvrières en savonnerie. Ces femmes se forment actuellement à l’utilisation de l’équipement.

– Les élèves du centre fabriquent de la pâte et de l’huile d’arachide commercialisées dans le village.

– Stoppée après les inondations de septembre 2009, la production de soumbala reprend au sein du centre:

Le soumbala est un condiment (au sens français du terme) issu des graines du Néré.

On le trouve dans toute l’Afrique de l’Ouest, à la base de très nombreuses recettes de cuisine. Il correspond un peu au cube maggi utilisé en ville. L’occidental a un peu de mal à s’y habituer tant par son apparence (boule noirâtre) que par sa forte odeur de fermentation.

L’opération est assez longue.

– Ramasser les gousses sur un arbre appelé néré. Celles-ci font presque 30 cm de long et contiennent des graines entourées d’une chair farineuse.

– Les graines, débarrassées de la gousse, sont alors lavées (dans plusieurs eaux différentes, au moyen d’un pot en terre cuite percé) puis séchées au soleil.

– Les graines sont ensuites cuites à feu vif pendant une journée (entre 12 et 24 heures) avant de les égoutter.

– Les graines sont décortiquées au mortier (quelque fois à la main) avant d’être relavées à grande eau puis recuite à feu vif pendant une demi-journée.

Le soumbala est fabriqué de manière artisanale par les femmes du village qui vivent à proximité de nérés et savent valoriser les ressources qui les entourent. A Zongo ce sont les grands mères de l’association en faveur des femmes bannies l’ABFAV que nous soutenons qui sont devenues les spécialistes.

– Nous parlons depuis plusieurs mois du tissage de sachets plastiques récupérés sans difficultés puisqu’il n’ y a qu’à se baisser pour en trouver à Zongo et dans toutes les villes du Burkina Faso. Ces ateliers confiés à Madame Tapsoba dont c’est le métier, se rodent à l’introduction des fibres de plastique recyclé en fil de trame puisque les fils de chaîne restent en coton.

Le résultat est intéressant : la souplesse du coton liée à l’imperméabilité du plastique. Vêtements de pluie, sacs, cartables et trousses, nous comptons ramener les premières réalisations en février 2011. Nous pensons que les sacs auront du succès sur les marchés.

Nous mettons à la disposition de la population des produits qualitativement satisfaisants : du savon, de la pâte et de l’ huile d’arachide, du soumbala et dans un avenir proche des produits de tissage à base de sachets recyclés. Les habitants de ce village se prouvent à eux mêmes que leur vie matérielle peut s’améliorer. Ces perspectives d’avenir dynamisent l’ensemble la communauté. Cette production témoigne de la capacité des habitants des secteurs non-lotis de fabriquer de beaux et bons produits car ces zones sont des ghettos où les Burkinabés des classes moyennes refusent de mettre les pieds.

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2 commentaires sur FEMMES GÉNÉRATRICES DE REVENUS : DES ATELIERS QUI SORTENT LES FEMMES DE ZONGO ET LEURS FAMILLES DE LA FAMINE.

  1. Vanessa dit :

    Mais franchement, est-ce que les femmes en Afrique sont si habituées à ce qu’on leur mette la cuillère dans la bouche? Personnellement, je pense qu’une personne responsable fait en sorte à subvenir à ses besoins spontanément et n’attend pas l’assistance des autres pour le faire.

    • administration dit :

      J’ai bien failli refuser votre commentaire mais ma réponse peut éclaircir les idées reçues d’autres lecteurs….Est ce que des gens pourvus du nécessaire et du superflu et d’un BAC + XX peuvent juger de la situation des femmes burkinabè parmi les plus pauvres et les moins alphabétisées du monde ? Vous ne semblez pas connaître la situation matérielle des femmes burkinabè auxquelles nous nous adressons. Savez-vous que 87 % des femmes burkinabè sont analphabètes ? Nous finançons les enseignants qui les alphabétisent. Payons des unités de savonnerie qui leur donnent les moyens de gagner entre 10 € et 20 € par mois et les aider à ne pas mourir de faim. Savez vous qu’une ouvrière à Ouagadougou gagne 50 centimes par jour et 15 € par mois ?
      Les diplômes passés par les élèves sont burkinabè, les enseignants sont formés à l’enseignement des adultes dans leur langue maternelle. La plupart des enseignants dans l’enseignement informel des adultes sont bénévoles au Burkina Faso. Nous estimons que leur travail mérite un dédommagement et nous nous contentons de leur donner 40 € salaire d’un maître d’école. Nous ne sommes pas une grosse ONG mais une petite asso sans prétention qui finance un peu de développement social en vendant de l’artisanat burkinabè et grâce à quelques parrainages.

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