Les cultivateurs sont serviteurs des lois de la nature, l’homme sert la terre qui le lui rend ensuite. Le cultivateur européen a l’idée qu’il peut « tordre » les lois de la nature : c’est un leurre qui se retourne contre lui!  Le cultivateur africain respecte profondément sa terre pourtant ingrate.
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Les conditions climatiques du plateau mossi  sont, elles aussi, éprouvantes : il fait chaud toute l’année, mais deux types de saisons se succèdent. La saison des pluies, de mai à octobre, avec de fortes précipitations qui entraînent le développement de la végétation et la possibilité de cultiver.
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et la saison sèche, de novembre à mai caractérisée par la disparition de la végétation, la sécheresse qui engendrent l’impossibilité de cultiver. Ce climat est caractéristique du milieu tropical sec :  la saison sèche est plus longue (sept mois) que la saison des pluies (cinq mois).
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Les paysans mossis (83 % de la polulation) vivent péniblement d’une agriculture vivrière : ce qu’ils cultivent parvient à peine à les nourrir et ils souffrent d’une grande pauvreté en dépit de cet attachement à la terre nourricière, de leur ténacité et de longues journées de travail.
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L’outil utilisé reste la daba et parfois une charrue tirée par un âne.

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Ils mettent leurs champs en valeur avec les techniques rudimentaires du brûlis aux effets destructeurs et de la jachère.

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« Si la pratique d’abattis-brûlis en rotation avec une friche arborée de longue durée permet généralement de satisfaire sans dommage les besoins des sociétés à faible densité de population, il n’en n’est plus de même lorsque, du fait de l’accroissement démographique, les surfaces cultivées ne retournent à la friche que pour de trop courtes périodes. La biomasse ne parvient plus à se reconstituer dans les mêmes proportions qu’auparavant et du fait des moindres apports organiques et minéraux, les sols perdent progressivement une part de leur »fertilité »….. »

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1993_num_34_134_4750

Il n’y a pas un jour où le cultivateur ne peine pas à la tâche pour gagner la nourriture de sa famille.
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« N’en déplaise à de trop nombreux « experts » internationaux la pression démographique ne peut être tenue pour la seule responsable de la désertification du pays sahélien et du recul de la forêt intertropicale. Le problème réside principalement dans le fait que les paysanneries du Tiers Monde ne parviennent généralement pas à avoir accès aux moyens de production qui leur seraient nécessaires pour éliminer les mauvaises herbes et entretenir la fertilité des sols dans les régions déjà mises en culture : charrue et tractation animale, troupeaux et étables fumières, charrettes pour le transport des matières organiques, etc. C’est la pauvreté des paysans et leurs difficultés à acquérir les équipements dont ils auraient besoin pour mettre en oeuvre des systèmes de production plus stables …qui sont à l’origine du maintien et de l’extension de l’agriculture sur abbatis-brûlis. »
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« Mieux vaut être une vache en Europe qu’un pauvre au Burkina Faso ou le véritable contexte des droits de l’être humain à la survie ». La vache européenne moyenne reçoit une subvention de 2 dollars par jour (le seuil de pauvreté de la banque mondiale). Plus de la moitié des habitants du monde en développement vivent avec moins. Mieux vaut apparement être une vache en Europe qu’un pauvre dans un pays en développement..

Danielle Bleitrach

Sociologue, universitaire, militante, spécialiste des questions internationales au PCF.

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