Au Burkina, tout le temps que durent les travaux agricoles, c’est-à-dire de mai à août-septembre, les marchés de villages habituellement bien approvisionnés en articles de toutes sortes, ne proposent plus à l’acheteur que bétail et vivres.

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Clients et vendeurs discutent âprement le prix d’une chèvre, d’un mouton ou de volailles, solidement attachés sur le porte-bagages de la mobylette ou du vélo tout le temps que durent les transactions. Puis, on se précipite pour acheter des provisions.

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Les provisions de mil et de maïs suffisent généralement pour nourrir la famille. Sauf en période de soudure grave, comme c’est le cas cette année à Zongo et ailleurs au Burkina où des centaines de villages s’installent progressivement dans la famine dès le mois de mai.

Pour les ménages pauvres la décapitalisation est à l’ordre du jour (vente de volailes, de porcs, de chèvres, de brebis et d’agneaux). Augustin, animateur au centre de Zongo nous explique: « Ce n’est pas de gaieté de coeur que ma Maman vend ses truies pour payer la scolarité de mes petites soeurs, acheter des médicaments et puis, que faire quand la famille n’a plus rien à manger ? ».

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Les ménages moyens et pauvres tentent de ce procurer des vivres, en monnayant  des produits de cueillette,  sauvages ou cultivés  qui viennent renforcer l’alimentation des plus démunis. Avoir un manguier dans sa concession fait souvent la différence.

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Certains ont  pour seul recours les emprunts à des taux usuriers et pour rembourser les pères de famille n’ont plus qu’à s’expatrier en Côte d’Ivoire où le Burkinabè est apprécié pour son endurance au travail ou à vendre leurs filles comme domestiques à des familles aisées de Ouagadougou où elles travailleront « cadeau » jusqu’à 18 heures par jour avec comme salaire deux bols de tô quotidiens.Telle est là-bas, loin de l’Europe, leur dure réalité …

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