Rosalie est notre amie. Elle nous  a offert le gîte et le couvert lors de notre dernier séjour à Ouagadougou. Ce soir, nous tenons à lui rendre hommage. Assistante sociale, veuve d’un médecin colonel depuis 2002, elle  finit d’élever seule ses sept enfants dont le dernier n’a que 13 ans.
Rosalie est donc une femme de caractère. Nous voulons vous parler de sa lutte pour les lendemains meilleurs des plus démunis de ses compatriotes.
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La région de Ouagadougou tente d’évoluer dans un contexte d’urbanisation croissante.  Sur le plan démographique, la croissance urbaine s’est surtout effectuée par le biais d’un développement des secteurs périphériques.
En l’absence d’une politique sociale efficace et équitable, la situation de la scolarisation des enfants de 7 à 11 ans est de plus en plus difficile. L’état burkinabé ne construit pas d’écoles dans les zones non loties et l’accès à la scolarisation dans ces zones dépend de la volonté de généreux protecteurs concients du droit des enfants à la scolarisation. Naître dans une quartier ou un village non loti constitue un sérieux handicap. Les chances de développement ou de progrès social pour les enfants de ces zones se trouve gravement compromis.
Rosalie a crée à la rentrée 2009  et avec ses propres francs CFA, une école privée dans un petit village aux faibles ressources, Zactouli. Elle a contracté un emprunt pour réaliser son projet.

Partageant cet idéal de développement social, nous désirons être solidaires de ses projets et attachions beaucoup d’importance, pendant notre séjour, à la visite de l’école.

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Rosalie a respecté le modèle de construction des classes préconisé par l’administration (dimensions, capacité des classes à accueillir des élèves). Elle a obtenu l’agrément de fonctionnement et s’active à la construction d’une deuxième classe qui accueillera les élèves de CE 1 à la prochaine rentrée et ainsi de suite pendant les 4 ou 5 années avenir.
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Dans les écoles privées, c’est le fondateur de l’établissement, qui est garant de son fonctionnement, qui gère l’enseignement avec la participation des associations et du village. Pour l’instant, 19 enfants fréquentent la classe unique de CP de l’école St Clément.

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Rosalie part  régulièrement assister au début des cours et s’inquiète des absences. En chemin elle fait un détour par les terrains de jeux du village et elle conduit en classe les petits décidés à faire l’école buissonière ….

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Les enfants apprennent à lire en moré et en français.
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La jeune Benjamine, orpheline et handicapée âgée de 10 ans est intégrée aux cours. L’instituteur s’efforce de l’aider a progresser comme ses camarades.  La maman de Benjamine est porteuse d’eau,  elle a réclamé notre soutien et nous cherchons donc un parrain ou une marraine prêt à payer les 50 € annuels de scolarité pour Benjamine en septembre prochain.
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On n’arrive pas les mains nues dans une école du Burkina. Nous avons offert aux enfants des boîtes de crayons de couleurs, un luxe au Faso ! Nous attendons de beaux dessins qui seront confiés à Jacky Quéron mi-avril.
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C’est aussi la fondatrice de l’école qui recrute et gère son personnel,  en conformité avec les textes réglementaires bien évidemment. Rosalie a donc embauché le jeune Idrissa Sawadogo qui venait de terminer ses études de professeur des écoles. En absence de rentrées d’argent suffisantes, liées au faible effectif de l’école pour cette première année, c’est Rosalie qui paie son salaire.

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D’ici 2011, Rosalie construira pour Idrissa un logement de fonction dans l’enceinte de l’école. En attendant, elle le loge chez elle. Idrissa fait les  longs trajets pour se rendre à Zactouli 6 jours sur 7 à vélo : lever 5 h, retour 19 h. Le temps libre de cet enseignant exemplaire est occupé par la préparation des cours. Il s’accorde quelques heures de distraction le samedi après-midi et le samedi soir. Il reprend son travail  de préparation dès le dimanche après-midi.

Nous remercions les instituteurs qui lisent ce blog de réfléchir à un éventuel jumelage avec cette petite école de Zactouli : c’est le voeu le plus cher d’Idrissa !

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