Elle était déjà là parmi les invités, en janvier 2008, lors de l’inauguration du centre d’alphabétisation pour adultes « Bangr Zaandé ». Nos collaborateurs nous l’avaient présentée comme la Présidente de l’association des grand-mères du village. Son sourire la rend sympathique à ceux qui croisent son chemin.
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Nous ne savions rien, à l’époque, du banissement des femmes accusées de sorcellerie ou victimes du lévirat en vigueur dans certaines ethnies d’Afrique dont les mossis. Des femmes qui sont censées à la mort de leur mari, épouser un frère cadet du défunt ou un fils qu’il a eu avec une autre de ses épouses et préfèrent se priver de toute aide matérielle et de tout soutien que de se laisser rattraper par des traditions en cours dans le milieu animiste.
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Elles sont accueillies sans discrimination par Goama Kabré, venues des fins fonds de  la brousse  parmi les autres veuves de toutes conditions et essaient tant bien….
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que mal d’oublier les circonstances qui ont provoqué leur exclusion totale et définitive de leurs familles pour les quelles elles n’existent plus …

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Matériellement parlant, Goama Kabré n’avait pas grand chose à offrir à ses soeurs d’infortune : les associations burkinabées manquent cruellement de ressources. Sur un plan humain, sans Goama qui sait les réconforter, elles mourraient de chagrin. mais aussi de faim et de mauvais traîtements. Goama porte en elle une force et une foi à renverser les montagnes. Sa connaissance de l’âme de ses compatriotes fait des merveilles. Au sein de cette communauté solidaire, ouvertes à toutes, sans distinction de religions, les femmes se reconstruisent  et réapprennent à vivre et à espérer.
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La plus grande prouesse de cette Présidente d’association est d’avoir réussi l’intégration de sa communauté dans le tissu social de Zongo. Plus question de déshonneur et de sorcellerie : ces femmes sont devenues les grand-mères de tous les habitants du village. Elles trouvent toujours une gâterie à offrir aux enfants du voisinage, comme toutes les grand-mères du monde….
Le banissement est interdit par la loi qui protègent ces femmes mais comment pouvaient elles faire valoir ces droits sans moyen de locomotion, ni capacité technique ou matérielle de rédiger des dossiers. Nous rémunérons à mi-temps, Antoine Sawadogo, Trésorier de l’association au Burkina Faso, qui monte et présente avec succès des dossiers  de subventions auprès des autorités, des ambassades de pays africains, d’ONG. Au total, ces aides ne sont pas énormes, 30 € par ci 60 € par là, un point d’eau dans leurs concessions pour qu’elles n’aient plus de queue à faire à la pompe du village. La femme mossi sait gérer la vie quotidienne sans argent  liquide et ces quelques dizaines d’euros les comblent.
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Et puis Antoine Sawadogo ne perd aucune occasion pour les ravitailler ….

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Depuis janvier 2009 les grand-mères de Zongo ont une amie fidèle, Natacha  Kouman Rigal, artiste burkinabée mariée en France Secrétaire Adjointe du Bureau de l’association. Elle a été  touchée par leur misère,  lors d’un séjour dans sa famille à Ouaga et elle est devenue leur marraine et organise des spectacles à leur profit.

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Goama a adopté une fille européenne en mai 2009…. Je ne fais, ce soir, que remplir mes devoirs envers elle….

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